Quart d'or de folie printanière

Publié le par giraud Gabriel

Ce soir c'était la lie. Vous savez cette expression qui veut dire "Supporter une épreuve pénible jusqu'à son terme" (il a revérifié sur le dico le vilain !). En somme j'étais à une réunion du personnel des plus banale tant elle nous rappelle l’impudence cynique (plaie au nasmes) de cette période de récession qui risque d'être, elle, autrement plus durable que le développement !
Bref à18 h30 j'avais le moral en berne.
Une "berne" c'est d'ailleurs un meuble qui ressemble à s'y méprendre à un tronc d'arbre. Ça en est un d'ailleurs, évidé et aménagé, d'où, semble t-il, l'expression "se faire berner". En gros, "prendre une chose pour une autre". Je ne m'étalerais pas sur les raison de la crise on ne serait pas tous d'accord et c'est tant mieux pour la démocratie !
Re bref
une fois dehors, une seule idée m'est venue en tête comment récupérer cerveau et corps pour remettre le tout en phase !? Aller voir des "amis" vous savez ces gens qui ne sont pas tout à fait comme vous mais qui vous apportent des trucs qui vous manquent sans que vous vous sentiez obligé de les posséder. Le libre échange quoi !

Sinon ce n’est pas des amis c'est des connaissances...
Et ce n’est pas le désir que ça stimule, c'est de l'envie, ce truc pas très satisfaisant qui pousse souvent à des compulsions pas très simples qui vont du 4x4 au chocolat suivant les moyens...(les 2 sont cumulables)

Re re bref

Je tombais à moitié bien, elle était absente, et lui était là, disponible à l'instant qui se présentait. Discutions, du tout et du rien, des choses importantes mais pas foncièrement, des petits bouts de la vie qui se passent, de la fraicheur de l'instant, presque une valse musette en somme.
Et puis quand on se dispose, ça propose !
Direction la bourgogne, ça pétille au palais, même s'il n'est pas bourbon, il est magnifique. L'ivresse du seul verre. Je savoure l'instant. Lui aussi visiblement. Alors autour d’un jambon à tomber par terre, n’en déplaise à mes passagères « envies » végétariennes , la discutions continue.
Je lui parle de la balade prévue samedi soir, chouettes et hiboux se mêlent à la conversation. Et là, au milieu de la discutions, révélation ! De la magie de leur adaptation surgit une question essentielle, fondamentale ! "Est ce que tous les oiseaux ont les yeux fixes ou seulement les chouettes et les hiboux ? Je ne m'étais jamais posé la question. C'est ballot d'être passé à coté d'une telle question pendant si longtemps.

Toutes ces années sans avoir réalisé que presque tous les oiseaux ont le regard fixe.
Heureusement la crise est là pour me rappeler qu'il n'y a pas qu'eux...

Re re re bref,

20 h 30 Finalement, après de tels essors intellectuels, je sors, je me dirige vers ma voiture et là, Dame Hulotte me fait la part belle. Et oui ! je ne vous ai pas dis que mes amis habitent à l'orée de la forêt en Courzieu.

hou hou hou ! hou hou hou ! hou hou hou !

Quelques minutes en suspension, hors du temps, de ces petits instants où je guette la montée. C'est comme une question et une réponse encore et en corps. Un truc qui me parle au delà de toute raison. Je savoure.
Hou hou hou lala que c’est bon ça aussi !
Je m'extirpe finalement et reprend la voiture.
500 m plus loin, une ombre furtive traverse et s'enfile dans le fossé, maitre goupil est de sortie. Je me sens presque chez moi, rassuré et confiant,

Il court, il court toujours le futé, et ce n’est pas encore aujourd'hui que sonnera l’hallali.
C'est donc le sourire benêt que je progresse,
quelques virages et c'est un chevreuil que je débusque dans les phares.
Décidément ils sont tous de sortie ce soir, c'est la fête des bois.
Quelle divine alchimie que ces instants là,
parce que ça vaut de l'or,
ça ne s'échange même pas,
ça se partage.
Encore une fois merci dame nature de m'avoir rappelé qu'il faut détourner le regard pour voir autre chose, faute de voir loin !
Cette fois c'est décidé ouvertement !
Cette crise, ce n'est pas mienne, c'est celle d'un certain regard sur le monde.
La vrai crise pour moi c'est quand je me sens en rupture avec ce qui m'entoure et qui forme un tout. De l'amitié, un p’tit verre de vin en partage, des gens bons, des hululements au passage, un furtif dans la nuit, une fuite dans un élan gracieux, chacun rentre chez soi et ça repart.
Alors si j'ai un seul conseil donner ce soir c'est
"faites comme vous le voulez mais faites le dans l'instant !"

Allez, tous dans les bois !

Où, furtivement, chacun pourra y être.

Gabriel vous souhaite le bon printemps

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